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Comment concevoir des logiciels simples, plus maintenables et adaptés aux enjeux de « demain ».
La liberté 1 d’un logiciel libre stipule que l’on doit pouvoir en étudier son fonctionnement et l’adapter à ses besoins. En pratique, lorsqu’un logiciel grossit, il devient de plus en plus compliqué de pouvoir appliquer cette liberté. Cette complexité se fait bien souvent sous couvert d’une plus grande facilité de développement pour les concepteurs initiaux, mais au détriment des nouveaux. A-t-on vraiment besoin de tous ces cadriciels (ou _frameworks_) à la mode pour développer ?
Sur un aspect plus politique, nous partirons du postulat que nos modes de consommation actuels ne sont pas tenables sur le moyen et long terme. Le numérique a notamment un impact non négligeable sur les ressources, le climat, ainsi que sur les humains (aux deux bouts de la chaîne, production comme consommation). De plus, aussi enthousiasmantes les possibilités que nous offre Internet soient-elles, son infrastructure n’est pas aussi solide que l’on voudrait nous le faire croire. Le numérique a-t-il sa place dans le monde de « demain » et si oui, sous quelle(s) forme(s) ?
Quel que soit le bout par lequel on prend le problème, il devient urgent (tout du moins important) de nous questionner sur notre façon de développer.
Et si l’on revenait à des choses plus simples ? Prenons un peu de recul en questionnant nos besoins : si mon logiciel ne devait faire qu’une seule chose, qu’est-ce que cela doit être ? Est-ce si important de dépendre d’Internet pour qu’il fonctionne ? Est-ce que tout cela ne me permettrait pas de réduire les dépendances (et donc la complexité) de mon logiciel ? Et que faire de tout ce temps que me libère le non-développement de fonctionnalités que je considère désormais comme dispensables ?
Lorsque j’ai commencé en informatique, on me bassinait avec la philosophie Unix : « Ne faire qu’une seule chose, et la faire bien ». J’y vois aujourd’hui un hommage aux logiciels plus simples, plus maintenables, plus accueillants ; aux logiciels « basse technologie » en somme.
Et une dernière question pour la route : cela suffira-t-il ?